3. Le triomphe des cordes

La musique instrumentale s’affirme en Italie dans la 2e partie du 17e siècle grâce à l’instrument devenu roi, le violon. Et pour cause. Dans les années 1660, un miracle se produit dans la ville de Cremona. Le grand luthier Nicolò Amati enseigne le métier au bientôt illustre Andrea Guarneri et au déjà divin Antonio Stradivari qui produira pour les cours d’Europe et jusqu’en 1737 des violons si uniques qu’ils ont tous un nom.

Le compositeur et violoniste de génie Arcangelo Corelli est son ami. Il va tester ses violons à l’atelier. Durant ces échanges, l’un affine, l’autre saisit. Après les merveilleuses Sonate a 3 de Legrenzi et Stradella qui privilégient encore les motifs courts et la polyphonie, les douze Sonate que publie Corelli en 1700 accordent de somptueuses phrases mélodiques au violon. Une révolution qui marquera Bach et Haendel.

Corelli stupéfie à nouveau avec ses 12 Concerti grossi pour orchestre à cordes (1714) qui développent les oppositions entre groupes d’instruments. Vivaldi amplifie la forme, la poétise et affirme le rôle du violon soliste. Les publics européens succombent. La voie de la musique symphonique est ouverte.