4. Le clavier bien enchanté

La tradition du clavier en Italie n’est pas comparable à celle de l’Allemagne ou de la France, mais elle comprend des perles rares et singulières.

Girolamo Frescobaldi (1583-1643), organiste à la basilique Saint-Pierre de Rome, compose des Toccatas et des Partitas pour clavecin hautement spéculatives qui combinent grande liberté formelle, façon Köln Concert, rigueur du style fugué et harmonies décoiffantes.

Les plus de 550 sonates pour clavecin que Domenico Scarlatti (1685-1757) compose au service de la reine d’Espagne sont autant de bijoux inclassables. D’une originalité folle, tant motivique, que rythmique et harmonique, ces pièces brèves en un mouvement, tantôt poignantes, tantôt virtuoses, sont fraîches et joueuses comme des bulles de savon.

Muzio Clementi (1752-1832), pianiste virtuose, ne s’est pas rendu service avec ses exercices repoussants. On ne connait pas assez ses Sonates pour piano qui sont d’une étonnantes hardiesse, et dans lesquelles on décèle l’œuvre en devenir de son admirateur, Ludwig van Beethoven.