3. Schumann, la dualité

Ce qui me plaît dans le Romantisme, c’est qu’il permet au musicien d’être aussi poète dit Schumann. Autant attiré par la littérature que par la musique, il n’est pas étonnant que Schumann ait composé une grande partie de sa musique, sublime et fragmentée, sous la forme de Lieder et de pièces brèves pour piano qu’il réunit en cycles.

Le cycle de brefs Lieder Les amours du poète pour piano et voix réunit 16 poèmes de Heinrich Heine. La mélodie n’y est pas accompagnée mais enveloppée par un piano d’une infinie délicatesse qui saisit en quelques notes le sens du texte.

Schumann est le premier à composer sur le thème des enfants. Son cycle pour piano Scènes d’enfants réunit des miniatures dont chacune porte un titre, comme un poème. Le cycle Papillons enchaîne des saynètes inspirées par un bal fantastique tiré du roman de Jean Paul, L’âge ingrat, où les caractères opposés des pièces traduisent les alter ego intérieurs de Schumann: Florestan et Eusébius.

Dans un autre registre, son somptueux cycle pour le piano, Kreisleriana, traduit la folie du Kapellmeister Kreisler, figure centrale du roman Le chat Murr et du recueil de 13 nouvelles éponymes Kreisleriana de E. T. A. Hoffmann.

Autant d’idées nouvelles et révolutionnaires que Liszt reprendra.