5. Ravel (1928 – 1920), Boléro – La Valse (12.04.25)

A la première du ballet Boléro en 1928, une dame s’exclame «Au fou! Au fou!». Et Maurice Ravel (1875-1937) de remarquer :«Celle-là, elle a compris!».  Musique de ballet commandée par Ida Rubinstein, le Boléro est l’œuvre de tous les excès et de tous les renoncements. Excès de répétition rythmique et mélodique, renoncement à toute variation harmonique et à tout contraste. Juste une amplification sonore continue. Juste une extraordinaire variété de combinaisons d’instruments. Et une oeuvre unique qui questionne notre rapport à la durée et au temps.

De La Valse, composée pour les Ballets russes de Diaghilev, mais refusée parce que jugée impossible à danser, Ravel disait : « J’ai conçu cette œuvre comme une espèce d’apothéose de la valse viennoise à laquelle se mêle, dans mon esprit, l’impression d’un tournoiement fantastique et fatal ». Construite comme le Boléro sur un immense crescendo, La Valse est par contre jalonnée de ruptures et de couleurs orchestrales saisissantes qui font d’elle l’oeuvre jumelle et antinomique du Boléro. Une oeuvre si spectaculaire qu’elle est l’une des plus jouées au monde.