4. Haydn, La Création (14.03.26)

« Et à ce signal [le premier coup d’archet] jaillit une intarissable source de beautés musicales jusqu’alors inconnues. Les esprits étonnés, ravis, extasiés, ivres de plaisir et d’admiration éprouvèrent durant deux heures consécutives ce qu’ils n’avaient jamais éprouvé. » écrit un spectateur ébloui par la création de La Création dirigée par Haydn lui-même au Palais Schwarzenberg à Vienne le 29 avril 1798 (M. Vignal, Haydn).

L’oratorio La Création (opéra religieux sans jeu d’acteurs) commandé par le baron Van Swieten est l’œuvre la plus célèbre de Haydn. Il comprend un orchestre symphonique classique et un chœur de grande envergure (plus de 120 musiciens). Trois chanteurs solistes nous racontent l’histoire de la création du monde. Ils représentent les archanges Gabriel (soprano), Uriel (ténor), et Raphaël (basse). Le ténor et la soprano interprètent ensuite Adam et Eve. Le livret allemand (Die Schöpfung), dont il existe une version anglaise, puise à trois sources : La Genèse, Les Psaumes et  Paradise lost de Milton.

Les trois parties de La Création décrivent la genèse des éléments les quatre premiers jours (n° 1 à 13), celle des animaux et de l’homme les cinquième et sixième jour (n°14 à 28), et enfin le paradis terrestre avec Adam et Eve (n°29-34). L’œuvre dégage l’énergie solaire et lumineuse d’un message inspiré par la philosophie des Lumières. Les anges y sont décrits comme des citoyens du ciel. L’amour charnel y est sanctifié au même titre que l’amour de Dieu. Outre sa beauté, la musique tient l’auditeur en haleine grâce à la brève durée de chaque numéro, aux nombreuses alternances entre l’orchestre, le chœur et les solistes, et aux nombreuses images musicales toujours jouées par l’orchestre avant le texte (par exemple une ascension lumineuse des cordes précède la description du lever du soleil).