CHF 60.- / place
ou
Sa 9 mai 2026, de 10h à 13h
Salle Trocmé, 2 rue du Jura, 1201 Genève (à 3 mn à pied de la gare)
L’atelier ne demande pas de connaissances musicales. Il comprend des activités d’écoute sur des enregistrements, et des explications illustrées au piano et en images
Pause café et polycopié (env. 20 pages) inclus
Achat des places ou réservation en ligne (obligatoire)
Haydn compose ses premières Sonates pour le clavecin dès les années 1750 avant de privilégier le pianoforte dès les années 1760-1770. D’autres avant lui avaient commencé à développer la sonate classique. Wagenseil et C. P. Emmanuel Bach notamment. Mais il fut le premier à atteindre des sommets avec une richesse harmonique, des développements thématiques et des ruptures impensées avant lui. Son succès suscita la jalousie des professeurs de son temps qui se liguèrent contre lui pour ridiculiser ses compositions. Il les réduisit au silence en publiant des parodies des compositions de chacun d’eux si bien réalisées qu’ils comprirent qui était le maître (M. Vignal, Haydn).
On attribue à Haydn environ 60 Sonates pour le piano. L’atelier vous présente quelques Sonates sublimes composées à quatre périodes différentes, une synthèse de l’évolution du style de Haydn et du genre.
I. Sonate n°11 (Partita) en si bémol majeur (avant 1760 ?)
Cette magnifique Sonate en trois mouvements, possède un sublime largo central dont le sanglot se déploie sur une basse de notes répétées régulières, dans l’esprit baroque du concerto italien de Bach. Le premier mouvement illustre le travail thématique fait de questions et de réponses, suivies de développement d’idées souvent en rupture nette avec ce qui précède, cœur du style classique naissant.
II. Sonate n°33 (Hob. XVI/20) en do mineur (1771)
Dès les premières notes, la Sonate implore de façon poignante. Et puis viens une rupture qui suspend jusqu’au silence. Puis vient un élément joueur et enfantin. Haletant. Haydénien.
III. Sonate n°47 (Hob. XVI/32) en si mineur (1776)
Sonate de la période Sturm und Drang qui oppose le premier et le troisième mouvements, inquiets et mus par l’urgence, à un menuet central enfantin, presque incongru. Les ruptures harmoniques, les modulations hardies, les silences et les idées nouvelles s’y enchaînent avec le plus grand naturel.
IV. Extraits des Sonates N°59, 60 et n°62 (1790-1794)
Ces sonates de la grande maturité reflètent l’influence de Mozart. Comme si l’émulation de Mozart qu’Haydn admirait et chérissait comme son fils, l’avait poussé à repousser les limites de son art. Les sonates alternent des passages joueurs et des passages expressifs avec de brefs motifs repris et variés, développés ou interrompus par d’autres idées. Le dépouillement des mouvements lents approche l’essence spirituelle de la musique. Enfin les 3e mouvements expriment la jubilation d’une existence arrivée à une altitude inespérée de la maîtrise.